Si tout le monde croit savoir, tous ne connaissent pas la réalité de la vraie dépression. La personne que vous connaissiez, enjouée et souriante, arborera un masque de tristesse immense. Armure mentale, incapable d’ouvrir les yeux le matin. Et très vite, n’ira plus travailler. Cette personne sera incapable de réfléchir, de raisonner, de se concentrer. Elle sera comme un fantôme qui erre entre son lit.

Cet article demande du courage. Si je décide de vous en parler, c’est pour pouvoir aider un peu celles et ceux qui sont passés ou qui passent par là. Je n’ai pas toujours été telle que tout le monde l’a vue, souriante, battante et heureuse. Parfois, pour goûter au grand bonheur, il faut passer par la souffrance.

La dépression, tout comme la dépendance, fait partie de ces maladies capables de vous convaincre que vous n’êtes pas malade, même lorsque vous êtes en train de perdre les pédales. Elle affecte tout le monde différemment. Ma dépression était douloureuse physiquement et psychologiquement. J’ai atteint un point où il m’était presque impossible de sortir du lit. Au  bout de quelques mois, il m’était impossible de contrôler mes angoisses et mes peurs. Mes angoisses avaient définitivement pris possession de mon mental et de mon corps, trop affaibli pour résister un jour de plus, j’avais perdu goût à la vie. Et quand on perd goût à la vie, on a des tendances suicidaires, que nous-mêmes on ne comprend pas.

J’ai appris à revivre

L’élément déclencheur ? Il n’y a pas d’élément déclencheur, c’était dû à une succession de mauvaise expérience de vie, professionnellement ,mais surtout personnellement. Et l’idée même de voir un psy m’était étrangère. Bien que je cachais le fait que j’étais dans une situation alertant, un psy m’a demandé ce qui n’allait pas. C’était le tout premier pas de mon aventure. Les séances m’ont fait comprendre une chose : « Il n’y a que moi qui puisse me faire sortir de là ». Il faut savoir faire face à ses problèmes, ou plutôt l’admettre. Je savais que mon problème c’était mon couple, je ne voulais juste pas l’admettre. Voyez-vous l’importance de bien choisir la personne avec qui on est ? Il ne suffit juste pas d’amour.

Cela a duré plusieurs semaines, puis j’ai repris le cours de ma vie, lentement, sans brusquer les choses. Il fallait que je réapprenne la vie, la joie et la confiance.  Il fallait que je fixe de nouveaux objectifs de vie, et c’est ce que j’ai fait.  Ça m’a pris beaucoup de mois avant de m’en remettre et je pense que c’est un travail à vie, du moins ça pousse à travailler sur soi à vie. Il y en a qui ne s’en remet jamais.

Petit moral du jour

J’étais souvent incomprise, beaucoup de monde me tournait le dos parce qu’ils ne comprenaient pas mon comportement, je ne les en voulait pas, moi même je ne me comprenais pas 🙂 Mais avec beaucoup de persévérance, de travail sur soi, me voilà épanouie dans ma petite vie avec les personnes agréables qui m’entourent.

Cela a été la période la plus difficile de toute ma vie et jamais je ne voudrais la revivre. Mais le plus important c’est que cette expérience valait la peine d’être vécue. Cela m’a appris plein de choses sur la vie, cela m’a changé, en mieux. J’ai pu recommencer ma vie en remettant les compteurs à zéro. Bien sûr beaucoup de traumatismes sont restés et resteront encore longtemps.

Ce que je voudrais dire à celui ou celle qui est dans le trou noir, c’est qu’il y en a beaucoup qui sont ou qui ont été dans la même situation que vous mais gardez espoir car on peut en ressortir. Peut-être pas dans quinze jours, peut-être pas dans un mois, peut-être dans six mois seulement et que ça ne va pas être marrant entre-temps ,mais voilà, vous pouvez surpasser cette épreuve.

Princia SR.